Il m'a fallu du temps pour me résoudre à chercher un "petit boulot". Si certaines personnes n'ont pas le choix, j'ai la chance de bénéficier du toit et de l'hospitalité de mes parents ou de mes amis et il faut reconnaître qu'ils m'enlèvent une sacrée épine du pied : un loyer à payer. Alors au début, quand j'ignorais encore tout de la longue galère du jeune diplômé au chômage, j'avoue m'être dédiée à 100% à ma recherche d'emploi : je ne faisais que ça, du matin au soir, sans exagérer. Bien que cela m'est été maintes fois suggéré dans mon entourage, j'avais du mal à chercher un "petit boulot alimentaire", d'une part parce que l'idée de passer du temps à chercher un job de secours alors même que je recherchais un poste pour BAC+5 me rebutait (fierté mal placée), d'autre part parce que je m'efforçais de croire que ma recherche ne durerait pas et que je n'en aurais donc pas besoin.
Pour moi, c'était vraiment se résoudre à l'échec que de vouloir faire des petits jobs.
Puis les mois passent, les refus et autres candidatures sans réponse défilent, le compte en banque se vide, la vie sociale s'amenuise, et ton cerveau commence à déconner. En plus de te sentir useless et ramolli, tu as l'impression d'être un Tanguy. Bref, tu te sens mal. C'est à ce moment précis que tu ressens le besoin de "travailler", et cela peu importe le job (enfin, il y a des limites!), pourvu que tu sois utile et que tu gagnes un peu d'argent.
Curieux concept quand on y pense : travailler en attendant de travailler.
Et voilà, tu te mets à postuler à des missions intérim et autres CDD : serveur, vendangeur, vendeur, hôte d'accueil, babysitter... Tout y passe. Tu penses que c'est gagné d'avance, hahaha! Détrompe-toi, le manque d'expérience est encore une fois le motif de refus le plus fréquent : c'est mon cas pour la plupart de ces jobs, bien entendu! Mais ça va, même sans formation toi aussi, tu peux couper du raisin.
Plus sérieusement, il reste assez aisé de trouver un job alimentaire, et je vous encourage grandement à le faire, jeune diplômé ou chômeur tout court!
Ma période de chômage m'a permis de découvrir plusieurs métiers, certes sur une courte période mais je suis contente de l'avoir fait. Rien de plus agréable que de se sentir un poil indépendant... Ensuite, financièrement parlant, vous pouvez enfin envisager de vous acheter de nouvelles paires de chaussettes sans culpabiliser, mais surtout, vous pouvez enfin aller boire un verre avec des amis sans vous poser de questions.
Certes, vous n'avez pas fait des études pour finir intérimaire, mais si vous ne le faites pas pour vous, faites le pour votre CV : c'est toujours mieux qu'un trou.